Au mois de décembre 2021, comme beaucoup de personnes, j'ai fait le bilan. Un bilan créatif, après une année très intense en terme de travail, de prestations, de mariages, après une reprise post covid très déséquilibrée qui m'a totalement brûlée lorsque je suis arrivée en fin de course. Je ne voulais plus entendre parler de photo, encore moins d'organisation de mariage, j'étais en overdose des réseaux et de la course à la visibilité, tombant dans la spirale du "faire toujours plus pour me démarquer". Je suis arrivée en fin de saison avec la désagréable sensation de m'être perdue dans mon métier, entrainée par les désirs et besoins des autres, par ce qu'on attendait de moi, me sentant simplement comme une exécutante derrière mon appareil photo. Mon univers propre me manquait, il m'appelait, car je ne lui avais laissé aucune place durant ces derniers mois. Pourtant, j'avais passé un été extraordinaire, vécu des mariages magnifiques et fait des rencontres inoubliables, il y'a eu des sessions photos où je me suis sentie entièrement épanouie, mais quelque part, une part de moi réclamait plus de lumière.
C'était ma peur avant de lancer mon entreprise en 2016, est-ce que faire de ma passion mon métier n'était pas dangereux pour ma créativité personnelle ? Est-ce que répondre à la demande des autres en tentant de correspondre à leurs attentes n'allait-il pas m'éloigner de mon propre univers ? Aurai-je encore l'envie et l'énergie de mener des projets plus artistiques si tout mon temps était déjà consacré à la photographie dite sociale ?
Le constat était qu'effectivement, durant cette année 2021, je n'avais pas eu le temps d'organiser des projets, ni l'envie, ni l'énergie, ni l'inspiration. Je me sentais désséchée ou rouillée, et en retrouvant d'anciennes photos prises à l'époque où je n'étais pas photographe à plein temps (ni matrixée par les réseaux), je me suis surprise à jalouser la Maxine du passé, pleine d'idées et d'inventivité, n'ayant pas peur de tester, se tromper, sortir des sentiers battus.
Je me suis alors fait la Promesse de mener au moins à bien UN projet personnel pendant l'année 2022, un projet où je pourrais mettre en avant tous les éléments représentant mon univers, ma poésie, ma vision, ma sensibilité. Je voulais me sentir totalement libre et m'entourer uniquement de personnes dans le même état d'esprit que moi, ne pas me faire "voler" mon projet, m'en moquer de s'il allait plaire ou pas, correspondre à la norme des réseaux, essayer de se faire publier par un tel ou un autre, bref, je voulais m'approprier ce shooting.
C'est alors que l'idée de cet "édito" est née, m'inspirant très librement du film "Atonement" réalisé par Joe Wright en 2007, car c'est avec ce film que m'est venu l'amour des images, que ma sensibilité s'est décuplée, que j'ai été touchée par des détails mis en avant par ce réalisateur auquel je me sentais liée (tout comme Terrence Malick qui parle à mon coeur comme peu savent le faire), car il voyait les choses d'une manière qui m"était très familière. Cette sensualité, cette douceur, mais aussi cette profondeur et ce côté grave, tout cela me remuait.
Pour ce shooting, j'ai donc cherché à intégrer des éléments emblématiques du film tout en les adaptant à ma propre vision, comme une promesse de ne jamais oublier ma créativité et ce qui m'a poussée dans le monde de l'image. Une promesse de ne pas me perdre en chemin ni dans les tendances du moment, de rester fidèle à qui je suis, à ce que je veux transmettre, une promesse pour ne jamais oublier d'expérimenter, de toujours mettre ma patte même dans les autres prestations, une promesse pour valoriser cet univers qui me correspond totalement.
Nous avons réalisé ce projet en mai 2022, juste avant le lancement de la saison des mariages. Les personnes qui m'ont entourées pour ce projet et qui ont respecté tout ce que je souhaitais ont été adorables, bienveillantes, créatives elles-aussi, et j'ai été honorée de partager ce moment artistique avec elles. Nous avions donc, pour les fleurs et quelques objets de décos : Corinne Baradel, de Potins de fleurs, pour le prêt du mobilier, de la vaisselle vintage , des cartes postales authentiques Dorothée Llody-James de Jem les jolies vieilleries, pour la coiffure nous avions Valentine Sandras du salon AlthairEgo, pour le make-up c'était la belle Adélaide Torres, pour le prêt des magnifiques robes c'était les créations d'Anthea Ndri, pour le gâteau nous avions une réalisation de Gladys, des Délices2Gladys, pour les bijoux nous étions accompagnées de Cathy de chez Le Baiser de la Mariée, en sublime modèle digne d'un sosie de Keira Knightley nous avions Céline Blanchard, et enfin, nous étions accueillies par Le Domaine de la Castelette à la Tour d'Aigues.
Je vous laisse donc découvrir ces images si chères à mon coeur, dans l'espoir que cela vous procure quelques émotions ou du moins ne vous laisse pas de marbre....
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